Patrimoine

L’ « EGLISE DE LOGUIVY DE LA MER »

Construite en 1938-1939, elle est l’œuvre de l’architecte James Bouillé qui participa au « SEIZ BREUR », mouvement de recherches et réalisations pour un art breton. Un des vitraux représente le débarquement en 687 d’Ivy, saint d’origine celtique. Dans l’église on découvre les statues polychromes en bois du XIVème siècle de la « Vierge et l’Enfant », de Sainte-Anne ainsi que celles de Saint-Pierre et de Saint-Ivy. La situation de l’église, sur le port de Loguivy, influença son architecture : sa charpente évoquant une coque de bateau et le clocher est surmonté d’un poisson.

LA CHAPELLE DE LA SAINTE TRINITÉ

Comme en bien d’autres lieux de la côte d’où l’on pouvait observer le retour des bateaux, il fut bâti un lieu de recueillement et de prières. Suivez donc le chemin qui descend vers la mer : à quelques mètres de la grève, sur la rive faisant face à la cale de Pors-Even, vous y trouverez leur chapelle. Construite en 1868, elle porte le même nom que la Pointe sur laquelle elle fut édifiée. Une statue de Notre-Dame des Marins demeure en ces lieux. C’est l’Archevêque de St-Brieuc - Mgr David - qui en avait fait commande.

LA CHAPELLE DE LANNEVEZ

Tenant son nom de Saint Névet, la chapelle figure à la bulle de 1198 de confirmation des biens de l’abbaye de Saint Rion. Elle fut cédée en 1202 à l’abbaye de Beauport et devint le 20 septembre 1662 paroisse succursale, ou trêve de Perros-Hamon. Lieu de rendez-vous des pèlerins qui prenaient le chemin de Saint-Jacques de Compostelle en Galice. La chapelle est naturellement dédiée à Saint Jacques le majeur, dont la statue en bois s’y trouve toujours. En 1687 et 1727, le recteur des trois paroisses de Lannevez, Lanvignec en Paimpol, et Perros Hamon, regroupées en un seul prieuré-curé de l’évêché de Dol, résidait à Lannevez malgré les doléances des fidèles de Perros-Hamon. Cet état de choses subsista jusqu’à la révolution comme en témoigne le registre de délibération de la toute nouvelle mairie de Lannevez en 1790 en ces termes : « la paroisse de Lannevez cydevant de l’Evêché de Dol. » L’édifice actuel, du 18e, a remplacé l’ancienne église paroissiale que connut le père Maunoir en 1642 (et dont il reste peut-être quelques pierres encastrées dans les murs actuels). La chapelle est de plan rectangulaire, avec appentis au nord formant sacristie. La porte Sud est en anse de panier avec clef moulurée saillante. Tout en haut du fronton Est, une pierre armoriée, ovale, porte une quintefeuille (fleuron à cinq feuilles pointues).

LA CHAPELLE DE PERROS HAMON

Construite à la fin du XII ème siècle (la première mention de la paroisse de Perros-Hamon date de1198), cette chapelle fut agrandie et remaniée vers 1770 à partir des pierres de la chapelle de la Trinité pour acquérir l’aspect qu’elle présente aujourd’hui.
Elle aura une importance toute particulière, Perros-Hamon étant un village éminemment « Islandais ».
Dès 1884, elle sera appelé la « Chapelle des naufragés » par Pierre Loti et Guillaume Floury , le grand Yann dans le roman « Pêcheurs d’Islande ».
Ce ne seront pas moins de 2000 marins et 120 goélettes perdues, dont 70 perdues corps et biens, entre 1852 et 1935.
Le porche latéral abrite les derniers “mémoires” authentiques, des ex-voto, traces particulièrement poignantes de l’époque de la pêche en Islande. Le retable du maître-autel date de la fin du XVIIème siècle. Quant au vitrail qui commémore le sauvetage des marins du « Ville du Havre » (brick), sa datation est de la première moitié du siècle dernier.

LA CROIX DES VEUVES

Au moment du retour des campagnes de pêche, au mois d’août, les femmes venaient scruter l’horizon pour voir apparaître une voile d’une goélette à l’horizon. Elles attendaient, parfois en vain, le retour de leur mari ou de leur fils parti en Islande. Par sa position dominante, la croix des veuves leur permettaient de voir arriver les goélettes au loin. Un calvaire a été construit à cet endroit, baptisé la "Croix des Veuves".


LA « TOUR DE KERROC’H »

Cette structure quelque peu insolite, devenue l’emblème usuel de la commune, fut édifiée au siècle dernier, au sommet de la butte appelée alors Krec’h Mahaf ou Mazé, c’est-à-dire Mathieu, d’où l’on embrasse la baie de Paimpol. Dépassant les espérances de l’abbé Guennou, qui pensait y élever une simple statue de Marie, une tour de granit fut érigée sur le monticule, surmontée d’abord de la statue de sainte Anne et plus tard de celle de la Vierge et de saint Joseph avec l’Enfant Jésus.

D’après « Ploubazlanec , revivre le passé » de G.Carter


LE « CALVAIRE DE CORNIC »

Datant de 1715 est l’un des rares calvaires bretons à base triangulaire.
Nous sommes redevables au recteur de l’époque, dom Yves Cornic, du calvaire le plus élaboré, celui de Kerroc’h, sur son soubassement triangulaire. Le piédestal triangulaire de ce calvaire porte le nom d’Yves Cornic, commanditaire du monument. Il soutient un petit socle, également triangulaire, sur les faces duquel sont gravées les représentations du Christ dans le jardin des oliviers, du Portement de croix et de la Trinité. Les faces du fût, à nervures centrales, citent des extraits de l’Évangile et des litanies de la Vierge.Au sommet figurent le Christ crucifié et une Vierge couronnée portant l’Enfant Jésus, qui lui pose la main sur la gorge. Il aurait été le point de départ d’un simulacre de la Via Dolorosa à Jérusalem que le prêtre aurait parcourue. En effet la coutume flamande des chemins de croix s’était répandue sous Louis XIV, décédé l’année même de sa construction.

LE « MUR DES DISPARUS »

Si le musée « Mémoire d’Islande » possède les souvenirs palpables, le « Mur des Disparus » situé dans l’enceinte du cimetière, évoque à travers de sobres plaques commémoratives qui lui sont accolées, les quelque 120 goélettes et 2000 marins disparus au cours des campagnes morutières.


Le PILIER de la VIERGE


Cette colonne de section carrée, qui marque l’avant-dernière station de la Via dolorosa conçue par l’abbé Cornic, comporte une Vierge portant l’Enfant Jésus qui tend les mains à un jeune garçon dressé vers lui sur la pointe des pieds, les bras levés vers la Vierge. Ce monument semble avoir été construit à la mémoire de Jean Cyprien, fils d’Hervé Guillemot, écuyer et sieur de Brenzé. Cet enfant de douze ans est trouvé mort en 1690 sur une grève du village de Kerroc’h. Hervé Guillemot et le parrain de l’enfant, Ian Cornic, oncle de l’abbé, auraient fait ériger ce monument à cette occasion.

LE « VILLAGE DE KERROC’H »

Il nous permet d’y découvrir de remarquables fermes, demeures, manoirs et calvaire datant de l’époque de Louis XIII, Louis XIV et Louis XV. La tour qui domine date de la fin du XIXème siècle. Le hameau de Kerroc’h, situé sur une hauteur, est caractérisé par plusieurs maisons importantes avec cour fermée et porte cochère. L’habitat rural du hameau de Kerroc’h regroupe plusieurs maisons rurales (fermes) et plusieurs demeures millésimées dont : le manoir Le Bozec daté de 1719 et récemment restauré, la ferme-manoir Le Bozec datée de 1649-1687 et la maison Cornic, avec les datations successives de 1641,1643,1651 et 1827 et la ferme de Kerroc’h Bihan, datée de 1865. La tour de Kerroc’h (1873), la ferme-manoir Le Bozec et la ferme de Kerroc’h Bihan ont été étudiées.

Datation(s) principale(s) : 1er quart, 2ème quart et 4ème du 17ème siècle ; 1er et 2ème quart du 18ème siècle ; 1er quart 19ème siècle

Commentaire descriptif : Les bâtiments repérés et étudiés sont tous caractérisés par de belles façades à étages, avec des travées ordonnancées, des ouvertures en plein cintre et des lucarnes. Seule l’élévation principale de la ferme de Kerroc’h Bihan a été remaniée. Les autres édifices ont conservé leurs ouvertures avec linteaux cintrés. La cour est pavée et fermée par des communs. Le puits ouvragé a été conservé. La tour de Kerroc’h présente une élévation circulaire en pierre de taille, sur un site boisé et isolé, surplombant la baie de Paimpol.

L’ancien manoir de l’amiral Bozec présente une façade (Sud) avec des lucarnes à fronton moulurés alternés, semi circulaires ou triangulaires et une porte à fronton semi-circulaire. Le très beau portail en plein cintre, encadré de pilastres, supporte une corniche et un fronton triangulaire, avec la date portée de 1739.
L’intérieur du bâtiment principal a été totalement transformé à la fin du 19ème siècle. Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : granite ; grès ; moellon ; pierre de taille

Les MOULINS de PLOUBAZLANEC

La datation des oeuvres repérées est comprise entre le 17ème siècle et le 18ème siècle. 3 oeuvres ont été repérées, parmi lesquelles le moulin à vent de Goperec daté de l’année 1762 et celui de Crech-Baellan de l’année 1767 (datation par travaux historiques : dates portées sur les édifices d’après Gordon Carter). Ces édifices sont tous privés et désaffectés. Trois moulins ont été étudiés : Gopérecq, Loguivy et Kerarzic. Le moulin à vent de Lannevez (ou de Gopérecq) est daté de 1762. Il est en mauvais état aujourd’hui. Le moulin à vent de Crec’h Baëlan ou de Loguivy porte la date de 1767 et l’inscription ’M.Q.’ Il était déjà ’ruiné’ en 1832. Le moulin de Kerarzic, encore appelé moulin de Kerpalud, est du type ’petit pied’ comme les autres moulins de la commune (Gopérecq). Il est daté au moins de la fin du 18ème siècle. Il est peu visible, caché par la végétation et en ruine. Il existait davantage de moulins à vent sur le territoire de la commune entre le 17ème et le 18ème siècle. La carte de l’Isle de Bréhat réalisée par Collin en 1666, relève trois moulins à vent alignés le long de la côte Nord des anciennes paroisses de Lannevez et de Perros Hamon en Ploubazlanec, servant d’amers pour la navigation. Le ’Petit Atlas’ de Belin de 1764, situe seulement deux moulins à Lannevez et à Kerlo’ch-Du. La carte de Cassini de 1815, en montre quatre (à vent) et un seul à eau (en limite de Plounez), que nous retrouvons sur le cadastre de 1832. Il ne reste plus que quelques pierres du moulin Neuf de Kerlo’ch-Du (’Pontryvon’ ou ’Pontirou’), sur la parcelle de ’Park Vilin. Le moulin de Perros Hamon ’, dit ’moulin à vent de la Pitance’, se trouvait en flanc de coteau de Pors Even, disparu aujourd’hui 1794). Le moulin à vent de l’Arcouest, situé au-dessus de la chapelle de la Trinité (’Crec’h Guy’) a été démoli en 1885.

Le musée « MEMOIRE D’ISLANDE »

L’association ’Plaeraneg Gwechall’ (Ploubazlanec Autrefois) a été créée en 1994, après la réalisation d’une première exposition sur la grande pêche (Terre-Neuve-Islande) et la pêche côtière à Ploubazlanec. Patrick Peltier, Paul Thépaut, Pierre Ploury et Louis Corouge en furent les fondateurs. A la suite de cette exposition temporaire, ils ont ouvert le musée associatif ’Mémoire d’Islande’ dans la maison de François Le Buhan, ancien marin pêcheur (3 campagnes à Islande), acquise par la municipalité. Les collections du musée, datées pour la plupart du 19ème siècle, sont des dons et des dépôts apportés par les familles de marins, ou encore des acquisitions de l’association ’Plaereneg Gwechall’ qui gère le musée.

Temple des souvenirs de la pêche à la morue : photos, maquettes, outils, lettres, objets et sculptures façonnés par des hommes qui voulaient tromper leur solitude, invitent le visiteur à ne pas oublier combien la pêche dure et meurtrière a profondément marqué les familles de cette époque. Ploubazlanec incarne le passé des Terre-neuvas et des pêcheurs d’Islande immortalisés par Pierre Loti.